Le deuxième acte de l’IA et comment en tirer parti
Alfred Lam - 30 septembre 2025
La robotique physique basée sur l’IA pourrait transformer l’emploi, stimuler l’innovation et ouvrir des occasions d’investissement dans la technologie et les actions.
La question n’est pas de savoir « si » les robots vont concurrencer les humains, mais « quand »
Depuis plus de quatre décennies, les humains craignent d’être remplacés par des robots. Jusqu’à récemment, l’invention la plus proche d’un robot, l’ordinateur personnel, a permis d’accroître la productivité, mais dépendait encore fortement de l’intervention humaine. Cependant, cela pourrait changer avec le développement rapide de l’intelligence artificielle et l’annonce récente de la superpuce « Jetson Thor » de Nvidia.
Jetson Thor pourrait changer la donne. Capable d’apprendre, de traiter et même de « penser », c’est la technologie qui se rapproche le plus du cerveau humain à ce jour. Mais un cerveau seul ne suffit pas à créer un robot complet : il faut également des outils d’apprentissage, des parties du corps et des muscles. Tous ces éléments sont en cours de développement à l’heure où nous en discutons.
Cela marquerait la deuxième phase de la robotique alimentée par l’intelligence artificielle (IA) : les robots physiques. La première phase est déjà arrivée et s’est développée : l’IA agentique (robots dotés d’un « cerveau » mais sans corps) est largement utilisée dans le domaine professionnel et personnel. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’IA agentique affecte déjà l’emploi des jeunes. Au Canada, le taux de chômage des personnes âgées de 20 à 24 ans est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. De nombreux emplois de premier échelon ont été remplacés par l’IA et ces postes pourraient bien avoir disparu pour de bon. Les robots physiques pourraient déclencher une nouvelle vague de suppressions d’emplois, cette fois dans les métiers exigeant un travail manuel.
À l’avenir, les emplois (la main-d’œuvre) devront sans cesse se réinventer. Les robots apprennent en copiant les humains – et ils apprennent vite. Ce type de concurrence stimulera à la fois l’efficacité et l’innovation, ce qui est de bon augure pour l’économie et le marché boursier. Dans cette nouvelle réalité, il n’a jamais été aussi important de détenir une part dans l’économie.
Outre la vigueur des secteurs de la technologie et de l’innovation, les résultats publiés par les entreprises américaines pour le deuxième trimestre ont été globalement solides. Cela a contribué à apaiser les craintes selon lesquelles les tarifs douaniers pourraient freiner les dépenses de consommation et nuire à l’économie dans son ensemble. Bien que certains de ces effets pourraient commencer à se faire sentir au cours des prochains trimestres, nous prévoyons que l’augmentation des dépenses d’investissement des entreprises et des dépenses publiques contribuera à amortir le choc. De plus, les banques centrales, y compris la Réserve fédérale américaine, commencent ou recommencent un cycle de baisse des taux. Même en cas de baisse des taux, l’attrait des titres à revenu fixe tend à s’affaiblir en raison de l’abondance de l’offre, les gouvernements continuant d’accroître leurs dettes.
Compte tenu de ce contexte, nos portefeuilles restent surpondérés en liquidités et en actions (avec des positions significatives dans les chefs de file de l’IA) et sous-pondérés en titres à revenu fixe.
À propos de l’auteur
Alfred Lam, MBA, CFA
Alfred Lam, Vice-président principal et co-chef des stratégies multi-actifs, s’est joint à Gestion mondiale d’actifs CI (GMA CI) en 2004. Il apporte plus de 23 ans d’expérience dans le domaine en matière de construction de portefeuille, de répartition d’actifs et de gestion des risques, ce qui comprend la présidence du comité de gestion des investissements multi-actifs et l’évaluation d‘opportunités d’investissement pour générer une valeur ajoutée et gérer les risques. Alfred possède le titre de CFA et un MBA de la Schulich School of Business de l’Université York. Il est un chef de file reconnu en matière d’investissement multi-actifs au Canada. Au cours de son mandat, son équipe a remporté de nombreux prix d’investissement, y compris le meilleur fonds de fonds Morningstar, et a fait quadrupler ses actifs.