Éliminer les préjugés sur l’investissement pour réaliser des bénéfices

Kemdi Ikejiani - 18 juin 2024

Le comportement grégaire est souvent considéré comme le préjugé sur l’investissement le plus courant. Pouvez-vous croire que les spécialistes du comportement financier en ont défini plus de 20 autres? Découvrez ceux dont il faut se méfier.

Les spécialistes du comportement financier ont défini plus de 20 préjugés sur l’investissement qui peuvent inciter les personnes à investir d’une façon particulière. En règle générale, aucun de ces préjugés n’est de bon augure pour les investisseurs.

Heureusement, ceux qui ont un conseiller ne risquent pas de prendre de mauvaises décisions sous l’effet de la peur, de l’espoir ou de toute autre raison irrationnelle. Il n’en reste pas moins utile de comprendre les préjugés sur l’investissement. Vous pourrez ainsi mieux comprendre les décisions relatives à votre portefeuille et mieux comprendre pourquoi les investissements annoncés comme gagnants ne sont pas tous de bonnes occasions. En outre, certains préjugés, comme l’aversion aux pertes et la comptabilité mentale, peuvent influencer les décisions de chacun.

Voici plusieurs préjugés sur l’investissement auxquels de nombreux investisseurs sont confrontés.

Comportement grégaire

Suivre la foule peut sembler particulièrement réconfortant et rassurant lorsque notre argent est en jeu. L’idée est la suivante : « Si tant de gens choisissent cet investissement, c’est qu’il doit être gagnant ». Cependant, l’instinct grégaire peut conduire à des problèmes de différentes manières.

En sautant dans le train en marche, vous risquez de ne pas respecter votre plan d’investissement. Lorsque vous choisissez un placement de manière impulsive, il peut ne pas correspondre à votre profil de risque, à votre horizon temporel ou à vos objectifs financiers.

Lorsque le comportement grégaire découle de la peur de manquer quelque chose, il arrive que l’on se lance à la poursuite d’un investissement populaire qui a le vent en poupe, qu’il s’agisse d’une action, d’un fonds ou de quelque chose de nouveau, comme les cryptomonnaies. Le problème, c’est que vous achetez à un moment où l’investissement est plus cher. De plus, il y a toujours un risque que l’investissement qui affiche un rendement supérieur cette année devienne l’année prochaine un investissement moins performant.

Comptabilité mentale

Avec la comptabilité mentale, une personne évalue l’argent différemment en fonction de sa source, ce qui peut conduire à un comportement et à des décisions d’investissement peu judicieux. Supposons qu’une personne sache qu’elle devrait rembourser ses dettes de carte de crédit ou alimenter son compte d’épargne libre d’impôt (CELI), et qu’elle reçoit son remboursement d’impôt. Idéalement, elle devrait considérer ce remboursement comme de l’argent légitimement gagné qu’elle peut appliquer à sa dette ou à son CELI, et non comme de l’argent gratuit à dépenser pour un article de luxe.

Préjugé sur le pays d’origine

Une personne négativement influencée par le préjugé sur le pays d’origine consacre une part si importante de son portefeuille d’actions à des sociétés nationales qu’elle ne profite pas pleinement des avantages de la diversification dans les actions étrangères. Il s’agit d’un phénomène mondial, et le Canada est un excellent exemple de nation où le préjugé sur le pays d’origine peut priver les investisseurs d’occasions de placement. Premièrement, les actions canadiennes ne représentent qu’environ 3,4 % du marché des actions mondial1. Deuxièmement, le marché national n’offre pas une exposition optimale à tous les secteurs. Le marché des actions canadien est surpondéré par rapport au marché mondial dans les secteurs de l’énergie et de la finance, mais sous-pondéré dans les secteurs de la santé, des technologies de l’information, des biens de consommation de base et des biens de consommation cyclique.

Aversion aux pertes

Selon les spécialistes du comportement financier, la douleur ressentie par la plupart des gens lors d’une perte financière est beaucoup plus intense que la joie ressentie lors d’un gain financier. Cette aversion à la perte peut conduire certains investisseurs à prendre des décisions d’investissement discutables. Pensons par exemple aux investisseurs qui ont vendu des placements ou cessé de verser des contributions lorsque la COVID-19 a fait son apparition et que les marchés se sont effondrés. Ils auraient manqué l’une des reprises les plus rapides de l’histoire.

Il est dans la nature humaine d’être influencé par des préjugés sur l’investissement à un moment ou à un autre. Si vous sentez que vous devez réagir à l’évolution des conditions du marché ou à de nouvelles occasions d’investissement, parlez-en avec nous et nous évaluerons la situation ensemble.

 

[Tableau]

Titre : Les préjugés qui influencent le plus les décisions d’investissement

Sous-titre : Résultats d’un sondage réalisé auprès de 724 analystes financiers agréés du monde entier et désignant le préjugé le plus courant chez les investisseurs.

Données du tableau :

Comportement grégaire 34 %
Confirmation 20 %
Excès de confiance 17 %
Disponibilité 15 %
Aversion aux pertes 13 %
Autres 1 %

 

Texte du tableau :

 

Comportement grégaire : Se laisser influencer par son entourage et suivre les tendances

Confirmation : Ne rechercher que les croyances qui confirment ses choix

Excès de confiance : Surestimer ses compétences personnelles et son degré d’exactitude

Disponibilité : Évaluer les résultats en fonction des expériences passées

Aversion aux pertes : Une aversion aux pertes plus importante que le plaisir des gains

Source : Sondage de l’Institut CFA, « Which of the following behavioral biases affects investment decision making the most? », 2015.

 

1 Vanguard, « A Case for Global Equity Diversification », 2023.