Pourquoi le retrait des revenus de retraite est une démarche personnelle

Kemdi Ikejiani - 23 décembre 2024

Connaissez-vous la formule éprouvée que nous pouvons tous suivre lorsqu’il s’agit de percevoir des revenus de retraite? Il n’y en a pas. Découvrez pourquoi chaque retraité a besoin d’une stratégie de revenus personnalisée.

Quel est le montant annuel du revenu de retraite que je peux retirer en toute sécurité? Quelle source d’épargne dois-je prioriser? Quand devrais-je commencer à percevoir les prestations gouvernementales? Quelles lignes directrices puis-je suivre?

Il n’existe pas d’approche universelle pour le retrait des revenus de retraite. Voici quelques-uns des facteurs qui rendent le plan de revenu d’un retraité unique par rapport à celui d’un autre.

Tolérance aux risques

Prenons l’exemple de deux retraités : l’un avec une tolérance moyenne au risque et l’autre avec une tolérance très faible.

Le retraité ayant une tolérance moyenne au risque reconnaît que la retraite peut durer 20 ans ou plus et conserve une portion importante de son portefeuille en actions. Il souhaite que la croissance des investissements contribue à financer ses dernières années de retraite. Ce retraité utilise un plan de retrait systématique (PRS) optimisé fiscalement pour ses placements non enregistrés, générant un revenu composé d’intérêts, de dividendes, de gains en capital et de rendements en capital.

Le retraité prudent souhaite un revenu de retraite sans risque. Au moment de prendre la retraite, il a réparti les actifs de son régime enregistré d’épargne-retraite (REER) entre une rente viagère et un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR). La majeure partie de ses revenus de retraite provient de placements à revenu fixe et de certificats de placement garanti (CPG), complétés par des paiements de rente garantis pour couvrir ses dépenses de base durant toute sa vie.

Ordre des retraits

Déterminer l’ordre et le montant des retraits annuels de chaque source de revenu nécessite une planification adaptée à chaque situation.

Supposons qu’un retraité ouvre un FERR et retire le montant annuel minimum requis. Quelle source de revenu devrait-il privilégier ensuite? Une approche courante consiste à puiser d’abord dans les placements non enregistrés, puis dans le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), et de reporter à plus tard les retraits du FERR, qui sont plus largement taxés. De cette façon, vous payez moins d’impôts sur le revenu durant vos premières années et cela permettra à vos actifs du FERR de croître à l’abri de l’impôt.

Cette stratégie fonctionne pour de nombreux retraités, mais pas pour tous. Par exemple, un retraité peut se trouver dans une situation où le retrait de son FERR en dernier lieu entraînerait des retraits obligatoires du FERR qui le feraient passer dans une tranche d’imposition plus élevée. Ce retraité pourrait choisir une combinaison calculée de revenus provenant de placements non enregistrés, d’un CELI et d’un FERR au fil des ans.

Prestations gouvernementales

Devriez-vous commencer à recevoir des prestations du régime de pensions du Canada (RPC) ou du régime de rentes du Québec (RRQ) à l’âge de 60, 65 ou 70 ans, ou à un âge intermédiaire? Devriez-vous commencer à percevoir les prestations de la pension de la Sécurité de vieillesse (SV) à 65 ans, ou les différer jusqu’à 70 ans? Il existe une bonne réponse, mais elle diffère d’une personne à l’autre. Plusieurs facteurs personnels doivent être pris en compte, et la décision implique vos autres sources de revenu.

Revenu libre d’impôt

La personnalisation d’une stratégie de revenu de retraite devient particulièrement évidente lorsque l’on analyse les diverses façons d’exploiter un CELI. Un retraité peut avoir besoin d’un revenu plus important au cours d’une année, avoir déjà atteint le seuil de sa tranche d’imposition et retirer des fonds de son CELI pour éviter de payer plus d’impôts. Un autre retraité peut avoir reporté ses prestations du RPC/RRQ et de la SV jusqu’à l’âge de 70 ans et utiliser des fonds du CELI pour l’aider à obtenir un revenu de retraite dans la soixantaine. Un troisième retraité peut souhaiter un revenu additionnel, mais se retrouver dans une situation où une augmentation de son revenu imposable entraînerait la récupération des paiements de la SV. Il optera alors pour les fonds libres d’impôt de son CELI.

De nombreux facteurs influencent votre stratégie de revenu de retraite, notamment votre tolérance au risque, votre statut matrimonial, votre valeur nette, vos attentes en matière de style de vie, votre taux marginal d’imposition et vos objectifs successoraux. Consultez-nous lorsque vous approchez de la retraite pour mettre en place votre plan personnalisé.

Stratégies de retrait du revenu de retraite

La détermination du montant annuel des revenus de retraite et de leurs sources peut varier d’un retraité à l’autre. Voici quelques méthodes courantes.

La règle des 4 %. Un retraité retire 4 % de son épargne-retraite totale au cours de sa première année de retraite. Puis, il ajuste ce montant chaque année en fonction de l’inflation. Notez que le 4 % est simplement une ligne directrice, le retraité peut choisir un pourcentage différent.

Stratégie de retrait dynamique. Le revenu annuel de retraite est établi dans une fourchette, avec des limites inférieure et supérieure définies soit en pourcentage de l’épargne-retraite, soit en montant fixe. Le retraité retire des montants plus élevés lorsque les marchés sont performants et des montants moins élevés lorsque les marchés sont en baisse.

Approche par compartiments. L’épargne du retraité est divisée en trois compartiments distincts. Il puise son revenu de retraite dans le premier compartiment, composé d’investissements équivalents aux liquidités, protégé contre la volatilité du marché. Le deuxième compartiment contient généralement des placements à revenu fixe. Le troisième, destiné à la croissance à long terme, contient des actions. Les fonds provenant du deuxième et du troisième compartiment alimentent le premier compartiment.