Une hausse de l’inflation entraînera-t-elle une hausse des rendements?
Connor Morris - Nov 15, 2021
Quel sera l’impact d’une inflation plus élevée sur le rendement des investissements? Alfred Lam et Marchello Holditch analysent les facteurs économiques actuels pour le savoir.
Plusieurs d’entre vous ont peut-être remarqué que certains de vos produits et services préférés sont devenus plus chers, voire en rupture de stock. Ce sont les effets secondaires de la politique monétaire des banques centrales et des fermetures à cause de la COVID-19. Lorsque la demande des consommateurs et l’inflation augmentent, comment pouvez-vous être sûr que vos investissements en font autant? Pour le savoir, examinons comment les facteurs économiques actuels influencent les marchés.
Plus d’argent, plus de problèmes
Tout d’abord, il y a beaucoup plus de monnaie dans le monde qu’il y a 18 mois. Malheureusement, parce qu’il y en a plus, sa valeur est également moindre et nous avons besoin de plus de dollars pour acheter le même article. En outre, les fermetures à cause de la COVID-19 ont modifié les marchés du travail. Les types d’emplois et les compétences nécessaires ont changé, car la technologie continue de nous faire évoluer vers un monde virtuel. En outre, les gens choisissent des parcours professionnels différents ou optent même pour une retraite anticipée, ce qui crée un problème d’offre d’emplois. Ainsi, même si le chômage a diminué à mesure que les gens retournent sur le marché du travail, l’économie mondiale a du mal à pourvoir les postes et les commandes à différents niveaux de la chaîne d’approvisionnement.
Économie 101 : L’offre et la demande
Pour mieux comprendre, examinons la pénurie mondiale de puces, c’est-à-dire celles qui sont utilisées dans les appareils électroniques. Il y a longtemps, le siège de votre voiture était commandé par un levier (ère mécanique). Viennent ensuite les sièges électriques, commandés par des boutons. Désormais, grâce à la technologie, ces sièges nécessitent une micropuce connectée à la console centrale pour un fonctionnement sans bouton!
Mais en raison des récentes pénuries de la chaîne d’approvisionnement, de nombreux constructeurs automobiles ne peuvent pas accéder à ces puces assez rapidement et doivent donc réduire leur production. Cela a entraîné une croissance inhabituelle de la demande de voitures d’occasion et, en fin de compte, de leurs prix. Ce n’est qu’un exemple de l’impact que les avancées technologiques et les pénuries de la chaîne d’approvisionnement ont eu sur notre économie.
Dépasser l’inflation
L’autre influence majeure qui préoccupe les investisseurs en ce moment est l’inflation, et plus important encore, la manière de la combattre. Il est loin le temps où l’on pouvait acheter des CPG auprès des banques ou des obligations d’État ou de sociétés dont le rendement était suffisant pour dépasser l’inflation. Statistique Canada a indiqué que l’inflation était de 4,4 % en septembre (en glissement annuel). À titre de comparaison, les rendements des CPG, des obligations d’État et des obligations de sociétés sur trois ans étaient respectivement de 0,57 %, -4,31 % et -0,64 % pour la même période. Pendant ce temps, les actions ont fourni des rendements significatifs et les investisseurs qui ont choisi de rester à l’écart ont manqué leur coup.
L’importance de la diversification
Évidemment, les actions sont aussi synonymes de volatilité, ce qui n’est jamais agréable. C’est pourquoi nous avons conçu des portefeuilles d’actifs multiples qui concilient la nécessité de lutter contre l’inflation et de préserver le capital. Pour ce faire, les portefeuilles investissent dans des actions diversifiées dans différents pays et secteurs. Ils tirent également parti des corrélations faibles et négatives entre les classes d’actifs en investissant dans des obligations d’État, des obligations de sociétés et des devises.
Avoir 100 % de son portefeuille investi en actions est très risqué. Mais une certaine exposition aux actions permet d’obtenir de la croissance et un profil de rendement différent de celui des obligations. Par exemple, lorsque les économies se portent bien, les actions ont tendance à faire de même, tandis que les obligations peuvent être à la traîne lorsque les taux d’intérêt augmentent.
Où iront l’inflation et les marchés?
Bien que les cours des actions aient bondi au cours des 12 derniers mois, cela est moins préoccupant, car les bénéfices augmentent également en raison de l’inflation, de la productivité et de la forte demande. Nous pensons que ce cycle de croissance va durer. Comme nos modes de vie ne se sont pas encore totalement remis de la pandémie, la croissance de l’emploi et de la consommation se poursuivra probablement pendant un certain temps, ce qui prolongera la reprise.
L’inflation elle-même devrait également rester au-dessus des niveaux tendanciels. Les salaires augmentent, car les sociétés savent qu’elles peuvent répercuter le coût sur les consommateurs, l’offre et la demande étant largement déséquilibrées dans de nombreux secteurs. Par conséquent, les coûts de production, ainsi que ceux des produits et services finaux, augmentent. La hausse des prix du pétrole jouera probablement aussi un rôle, mais pas aussi influent que dans les années 70 et 80, puisque nous consommons généralement moins grâce à l’efficacité. Nous prévoyons un ralentissement de l’inflation au cours du second semestre de 2022 qui restera plus proche de 3 % et non des 2 % auxquels nous sommes habitués. C’est une bonne quantité de pouvoir d’achat à perdre si vous n’investissez pas correctement.