Rumeur : Réalité ou fiction sur les marchés, IA et technologie
Alfred Lam - Aug 26, 2024
Berkshire Hathaway, Blackwell et la BdJ ont toutes fait les manchettes sur les marchés ce mois-ci, mais ces événements étaient-ils fondamentaux ou simplement spéculatifs?
De multiples facteurs ont provoqué un effondrement des marchés boursiers japonais et des corrections un peu partout depuis le début du mois d’août.
À la suite de la décision de la Banque du Japon d’augmenter son taux d’intérêt à 0,25 %, les marchés boursiers japonais (mesurés par l’indice Nikkei) ont perdu 6 668 points (-17,5 %) en deux jours. Évidemment, la variation de 0,25 % n’est pas un mouvement considérable, mais les investisseurs spéculaient sur le fait que les taux allaient augmenter par rapport à zéro (taux que la banque maintenait depuis plus de vingt ans) dans les mois à venir. Le sous-gouverneur de la Banque du Japon, Shinichi Uchida, a rapidement mis fin à ces spéculations en réaffirmant que la banque ne procéderait pas à des hausses dans un marché instable. L’indice Nikkei a augmenté de 3 631 points au cours des deux jours suivants.
Les États-Unis ont enregistré des gains d’emploi plus faibles, et le chômage a augmenté pour s’élever à 4,3 %. Depuis le début du cycle de hausse des taux il y a deux ans, certains stratèges de Wall Street ont prédit une récession et ont commis des erreurs de calcul (ils n’ont pas anticipé la hausse du marché). Ils ont cherché tous les signes de faiblesse possibles; le rapport sur l’emploi est celui qui s’en rapproche le plus. Ce faible rapport sur l’emploi a créé une occasion pour les stratèges qui considèrent que la Fed est en retard par rapport à la courbe et qu’elle devrait procéder à une réduction d’urgence des taux d’intérêt de 50 points de base. En réalité, nous n’avons pas vu de tendance à la récession; en outre, un taux de chômage de 4,3 % reflète toujours un marché de l’emploi très sain. Les derniers bénéfices publiés par les sociétés révèlent une croissance du chiffre d’affaires et du résultat net, ainsi qu’une augmentation des marges.
Berkshire Hathaway, sous la direction de Warren Buffett, a vendu près de la moitié de sa participation dans Apple Inc. Cette position était détenue depuis plus de vingt ans. À peu près au même moment, Intel Corp a annoncé des plans de mise à pied massifs et des résultats décevants. En outre, Microsoft, Amazon et Alphabet ont annoncé d’importantes dépenses d’investissement dans l’intelligence artificielle, mais n’ont donné que très peu d’indications sur le retour sur investissement. Meta se trouvait dans une situation similaire au dernier trimestre et a vu le cours de son action chuter de plus de 10 % en une seule journée. Ce trimestre, la société a dépassé les attentes, citant les avantages de l’intelligence artificielle. Ces nouvelles ont déclenché des inquiétudes quant aux valorisations des sociétés spécialisées dans l’intelligence artificielle et les technologies de l’information. En réalité, ni Apple ni Intel ne sont chefs de file dans le domaine de l’intelligence artificielle. Leurs produits sont également à la traîne par rapport à ceux de la concurrence, ce qui fait fuir les investisseurs. Les investisseurs en intelligence artificielle doivent être patients et comprendre qu’ils investissent pour suivre une mégatendance qui sera probablement transformationnelle.
À propos des chefs de file dans le domaine de l’intelligence artificielle, une rumeur a circulé selon laquelle NVIDIA devrait retarder le lancement de sa puce Blackwell. Nous ne commentons généralement pas les rumeurs, mais il faut garder à l’esprit que la puce Blackwell n’a effectivement aucune concurrence et que la version précédente a été mise sur le marché avec des mois de commandes en attente.
Comme nous l’avons expliqué précédemment, chacun de ces événements en soi était insignifiant, mais ensemble, ils ont suffi à créer un climat tumultueux au mois d’août, alors que les liquidités étaient généralement faibles, mais que les rumeurs étaient chaudes et extrêmes. Nous nous attendons à ce que les marchés filtrent les faits et se stabilisent au cours des prochaines semaines.
À propos de l'auteur
Alfred Lam
Alfred Lam, Vice-président principal et co-chef des stratégies multi-actifs, s’est joint à Gestion mondiale d’actifs CI (GMA CI) en 2004. Il apporte plus de 23 ans d’expérience dans le domaine en matière de construction de portefeuille, de répartition d’actifs et de gestion des risques, ce qui comprend la présidence du comité de gestion des investissements multi-actifs et l’évaluation d‘opportunités d’investissement pour générer une valeur ajoutée et gérer les risques. Alfred possède le titre de CFA et un MBA de la Schulich School of Business de l’Université York. Il est un chef de file reconnu en matière d’investissement multi-actifs au Canada. Au cours de son mandat, son équipe a remporté de nombreux prix d’investissement, y compris le meilleur fonds de fonds Morningstar, et a fait quadrupler ses actifs.