Les démêlés tarifaires se poursuivent
Alfred Lam - Apr 29, 2025
La surprise tarifaire de #Trump a secoué les marchés – suivie d’un sursis de 90 jours et d’un léger rebond. Découvrez les causes de la volatilité et ce qui pourrait suivre.
Que s’est-il passé?
L’annonce des tarifs douaniers américains du 2 avril était une « inconnue connue ». Bien que l’on s’attendait à ce que le président Trump dévoile son plan, les détails restaient incertains. Les investisseurs s’étaient déjà préparés à subir certaines pertes, l’indice S&P 500 ayant chuté de 8 % entre son sommets atteint le 19 février 2025 et la clôture des marchés juste avant l’annonce. On s’attendait largement à ce que la nouvelle ne soit pas aussi mauvaise que prévu et que le risque ait déjà été « pris en compte dans les cours ». Malheureusement, les détails se sont révélés pires que prévu, avec des tarifs douaniers généralement plus élevés et un plus grand nombre de pays touchés, y compris les îles de l’Antarctique, qui n’abritent que des manchots.
Comme c’est souvent le cas dans les négociations, la première offre n’est que rarement la version finale. Même si nous prévoyons que le pire scénario sera finalement évité, c’est-à-dire que les taux tarifaires pourraient être renégociés entre les États-Unis et les pays concernés, le marché a réagi en envisageant le pire. Cela s’explique en partie par la position agressive du président Trump et le manque apparent de volonté de négociation parmi les partenaires commerciaux. Par conséquent, le marché a subi un mouvement de vente, l’indice S&P 500 chutant de 12 % supplémentaires entre le 2 et le 8 avril.
La proposition tarifaire a duré moins de 24 heures avant que le président n’annonce un sursis de 90 jours. L’indice S&P 500 a rebondi de 10 % à l’annonce de cette nouvelle, mais il restait toutefois inférieur de 11 % par rapport à son sommet atteint plus tôt dans l’année.
Un déclin plus marqué du marché est-il normal?
Oui, les baisses du marché au sein d’un cycle sont normales. Tout le monde, y compris le président, peut commettre des erreurs, et parfois des événements imprévus viennent perturber le statu quo. Malgré les défis auxquels le monde est confronté, celui-ci en ressort toujours plus fort. Au cours de notre carrière, nous avons été témoins de situations bien pires, comme l’éclatement de la bulle technologique en 2000, la crise financière mondiale de 2008, le Brexit en 2016, la pandémie de COVID-19 en 2020 et la crise des banques régionales américaines en 2023. Chacun de ces événements a fini par créer des occasions de rendements importants.
Prochaines étapes
Espérons que le président Trump a compris que le monde ne tournait pas autour de lui. Les États-Unis fonctionnent selon un système démocratique, dans lequel le public évalue en permanence les actions du gouvernement et vote en conséquence. Le marché boursier fait office de « machine à voter », tandis que le Congrès et la Chambre des représentants assurent un contrôle et un équilibre des pouvoirs.
Nous nous attendons à ce que M. Trump adopte une approche plus équilibrée dans les négociations commerciales au cours des 90 prochains jours. Il est probable que certains tarifs douaniers soient tout de même mis en place, et ce sont les consommateurs américains qui en paieront le prix. Cependant, les dommages causés aux relations (et à la confiance) avec les alliés par ce « coup de théâtre » sont irréparables. Si M. Trump reste président, le sentiment anti-américain chez les consommateurs pourrait persister. Cela pourrait nuire aux marques américaines et à leurs ventes, et paradoxalement, creuser encore davantage le déficit commercial.
Nous prévoyons que les investisseurs anticiperont une croissance plus faible pour les sociétés américaines et une croissance plus élevée pour les autres. Ce scénario est préférable à une récession mondiale provoquée par la perturbation des chaînes d’approvisionnement et des tarifs douaniers élevés.
À propos de l'auteur
Alfred Lam, MBA, CFA
Alfred Lam, Vice-président principal et co-chef des stratégies multi-actifs, s’est joint à Gestion mondiale d’actifs CI (GMA CI) en 2004. Il apporte plus de 23 ans d’expérience dans le domaine en matière de construction de portefeuille, de répartition d’actifs et de gestion des risques, ce qui comprend la présidence du comité de gestion des investissements multi-actifs et l’évaluation d‘opportunités d’investissement pour générer une valeur ajoutée et gérer les risques. Alfred possède le titre de CFA et un MBA de la Schulich School of Business de l’Université York. Il est un chef de file reconnu en matière d’investissement multi-actifs au Canada. Au cours de son mandat, son équipe a remporté de nombreux prix d’investissement, y compris le meilleur fonds de fonds Morningstar, et a fait quadrupler ses actifs.