Marchés moroses et plus de volatilité

Alfred Lam - 27 septembre 2024

On continue de surveiller la Fed au S2 2024 alors que de nombreux secteurs (sauf les TI) sont dans le rouge. Décelez les occasions dans un contexte de marché étroit.

Ce mois-ci, nous avons demandé à l’une de nos équipes de gestion de portefeuille, Wellington Management, de nous donner leurs perspectives concernant les marchés et d’expliquer comment leur portefeuille est positionné.

Perspectives

Un groupe étroit de titres continue de dominer les marchés des actions américains cette année. Pour situer le contexte, au deuxième trimestre, les marchés ont atteint de nouveaux sommets, soutenus par un ensemble restreint de noms, avec des contributions particulièrement fortes de la part des sociétés liées à la technologie et à l’IA. En effet, au cours du trimestre, Nvidia et Apple ont contribué ensemble à environ 60 % du rendement de l’indice Russell 1000 Croissance. D’un point de vue sectoriel, les technologies de l’information, les services de communication et les services publics ont été les secteurs les plus solides du marché, car les investisseurs étaient optimistes quant à la mise en place de plus d’infrastructures liées à l’IA dans l’ensemble de l’économie. Les secteurs des matières premières, de l’industrie, de la finance et de l’immobilier ont tous été dans le rouge au cours de la période, car les résultats et les données macroéconomiques, à l’exception de la demande dans certains secteurs technologiques, ont reflété un environnement économique relativement morose. La pression continue sur les consommateurs américains a entraîné des tendances inégales de la demande dans les secteurs liés à la consommation, l’épuisement de l’épargne et les coûts continus du service de la dette ayant pesé sur les dépenses globales. L’inflation est restée raisonnablement maîtrisée, mais les marchés des actions ont dû faire face à une Fed potentiellement plus patiente alors que les mesures d’inflation de base demeuraient au-dessus de l’objectif déclaré de la banque centrale. Au troisième trimestre, l’accent reste sur la politique de la Fed et une éventuelle réduction des taux en septembre.

Alors que le cycle électoral américain de 2024 se profile, les positionnements politiques concernant les déficits budgétaires, la politique fiscale et le commerce sont susceptibles d’être plus pertinents pour les marchés des capitaux au cours du second semestre 2024. Nous nous attendons à ce que les gros titres sur la politique et l’attention constante portée sur le rythme et l’ampleur des baisses de taux de la Fed engendrent de la volatilité. Dans ce contexte de volatilité, nous pensons que l’attention soutenue sur les bénéfices des sociétés au cours du second semestre, en particulier dans les secteurs dominants tels que les technologies de l’information, devrait créer une occasion de se différencier davantage au sein d’un marché étroit.

Positionnement

Pour rappel, le Fonds de croissance d’actions américaines est un portefeuille diversifié au sein duquel nos efforts se concentrent sur la sélection des titres. Étant donné que notre attention se porte sur la sélection des titres, qui est le principal moteur des rendements de portefeuille, nous avons trouvé davantage d’occasions individuelles dans des segments plus larges du marché en dehors de la technologie, notamment à travers des positions dans les secteurs de la santé, de l’industrie et de l’immobilier. Nous restons également attentifs aux implications croissantes de l’important cycle d’investissement en capital induit par l’IA, étant donné qu’une série de secteurs commencent à bénéficier potentiellement des avantages de productivité liés à ces innovations. Comme indiqué ci-dessus, nous surveillons la dynamique de la course présidentielle, la politique de la Fed et les bénéfices des sociétés, car la volatilité à court terme pourrait créer des occasions potentielles sur notre horizon d’investissement à long terme.

Au 31 juillet 2024, nos plus grandes pondérations actives dans le portefeuille par rapport à l’indice Russell 1000 Croissance sont Alphabet, Broadcom Inc. et Mastercard. Nous présentons ci-dessous un commentaire sur chacune de ces positions :

  • Alphabet, un conglomérat technologique multinational, a annoncé une forte hausse de ses bénéfices au premier trimestre, avec une augmentation des revenus de 15 % en glissement annuel, le taux de croissance le plus rapide depuis le début de 2022, grâce à la vigueur de la publicité sur YouTube et des services en nuage. La société a également annoncé son tout premier dividende et un programme de rachat d’actions de 70 milliards $. Bien que l’action ait récemment subi les pressions qui s’exercent sur le secteur technologique et celles découlant de l’incertitude liée aux préoccupations antitrust persistantes de la part du département de la Justice des États-Unis, nous continuons de voir le potentiel des capacités de l’IA générative pour stimuler la croissance des revenus et élargir les marges pour Google Cloud. Nous maintenons donc une surpondération sur cette position.
  • Broadcom Inc est une multinationale qui conçoit, développe, fabrique et fournit au niveau mondial une large gamme de produits de semi-conducteurs et d’infrastructures logicielles. Nous estimons que la société bénéficie d’un effet de levier attrayant sur le cycle d’investissement dans les centres de données en nuage (y compris les ventes liées directement aux développements de l’IA) et qu’elle est un chef de file incontesté dans le domaine des puces de connectivité fondamentales et le silicone personnalisé à la pointe de la technologie, qui sont très demandés en raison de la croissance explosive d’un trafic de données de plus en plus complexe et des goulots d’étranglement qui en résultent au niveau des réseaux. De plus, nous apprécions leur exposition à l’IA grâce aux circuits intégrés à application spécifique (une forme d’accélération de calcul) associée au taux de croissance de leurs produits de réseaux marchands, ce qui devrait offrir à Broadcom une opportunité de continuer à augmenter la valeur pour les actionnaires.
  • Mastercard, la société mondiale de paiements, a chuté au cours du deuxième trimestre malgré la publication de résultats solides pour le premier trimestre 2024, indiquant que les revenus et le BPA ont dépassé les estimations consensuelles. De plus, un juge fédéral a rejeté un accord antitrust de 30 milliards $ impliquant Mastercard et d’autres commerçants concernant les frais de transaction par carte de crédit, affirmant que les géants des cartes de crédit pouvaient assumer un jugement plus sévère. Cela peut conduire les commerçants à négocier un règlement plus favorable pour eux-mêmes ou à aller jusqu’au procès. Nous continuons à avoir une opinion positive sur Mastercard, un opérateur solide qui gagne des parts de marché par rapport à ses concurrents.

 

À propos de l'auteur

Alfred Lam

Alfred Lam, Vice-président principal et co-chef des stratégies multi-actifs, s’est joint à Gestion mondiale d’actifs CI (GMA CI) en 2004. Il apporte plus de 23 ans d’expérience dans le domaine en matière de construction de portefeuille, de répartition d’actifs et de gestion des risques, ce qui comprend la présidence du comité de gestion des investissements multi-actifs et l’évaluation d‘opportunités d’investissement pour générer une valeur ajoutée et gérer les risques. Alfred possède le titre de CFA et un MBA de la Schulich School of Business de l’Université York. Il est un chef de file reconnu en matière d’investissement multi-actifs au Canada. Au cours de son mandat, son équipe a remporté de nombreux prix d’investissement, y compris le meilleur fonds de fonds Morningstar, et a fait quadrupler ses actifs.