Le bon côté des difficultés économiques du Canada

Kevin McSweeney - 30 avril 2024

Malgré le pessimisme, les résultats sont possibles. Découvrez comment le pessimisme des investisseurs canadiens peut stimuler le rendement alors que l’économie se stabilise.

En tant qu’habitants du Canada, la plupart d’entre nous savent que depuis un an et demi ou deux ans, les taux d’intérêt et l’inflation dominent le débat économique dans notre pays. Qu’il s’agisse de notre propre vie financière, du déclin du marché du logement ou du fait de se rendre à l’épicerie et de s’indigner de la hausse des prix, l’humeur des Canadiens à l’égard de leur propre économie a été très pessimiste. C’est compréhensible, d’autant plus que nos voisins du sud ont vu leurs marchés boursiers se raffermir l’année dernière, le chômage diminuer, les salaires augmenter et, à partir de 2023, la richesse par habitant s’accroître.

Dans ce contexte, il semble naturel que les Canadiens s’inquiètent de leur marché boursier ou pensent que nous allons rester dans une position de rendement inférieur à celui des États-Unis ou d’autres grands marchés. C’est dans les moments de pessimisme qu’on peut obtenir souvent les meilleurs rendements sur le marché boursier. Lorsque tout le monde est optimiste, c’est généralement le moment où les actions risquent d’être surévaluées, ou bien les investisseurs ont déjà acheté et n’ont pas de liquidités en réserve pour alimenter une nouvelle hausse du marché boursier. Au Canada, je pense que les deux prochains mois apporteront de meilleures nouvelles économiques et un soulagement sur le front des taux d’intérêt.

Bien que le marché boursier tende à suivre l’économie au fil du temps, il y a des moments où les deux peuvent diverger. Au Canada, la bourse de Toronto est composée d’un ensemble de pondérations sectorielles très différentes de celles de l’économie elle-même. Sur le marché boursier canadien, les valeurs liées à la consommation ne pèsent qu’environ 7 %, alors que dans l’économie, la consommation représente 55 % du poids. La faiblesse de la consommation au Canada n’est pas synonyme de faiblesse du marché boursier.

Dans les mois à venir, nous sommes convaincus que la Banque du Canada devra réduire ses taux afin de remédier à la faiblesse de l’économie et aux impulsions désinflationnistes dans presque tous les secteurs de l’économie. En fait, l’inflation est déjà inférieure à 2 % si l’on exclut l’impact des coûts des intérêts hypothécaires causés par les hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada elles-mêmes!

Dès que les investisseurs canadiens comprendront qu’il est presque impossible d’obtenir un CPG rapportant 5 %, les Canadiens à la recherche de rendements raisonnables se tourneront vers les actions, les obligations de sociétés ou les actions privilégiées qui continuent d’offrir des rendements satisfaisants. Nous pensons également qu’une fois le cycle de réduction des taux entamé, les investisseurs internationaux prendront conscience qu’il est très peu probable que le Canada soit confronté à un krach immobilier, ce qui rétablira la confiance dans leur capacité à investir dans les banques canadiennes, où les services financiers représentent environ 30 % de la valeur du marché boursier.

Dans le cadre de la stratégie d’alpha des actions canadiennes, nous restons engagés envers le marché boursier canadien avec une diversité sectorielle, qu’il s’agisse de services collectifs ou de sociétés minières, de banques ou d’entreprises de télécommunications. Bien que les bénéfices de chacun de ces secteurs soient déterminés par des facteurs différents, nous estimons que tous les secteurs peuvent enregistrer de bons résultats à mesure que l’économie canadienne se stabilise et que la faible valorisation des actions canadiennes incite les investisseurs à y prêter attention et à acheter.

 

À propos de l'auteur

Kevin McSweeney

Kevin McSweeney est vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez Gestion mondiale d’actifs CI et chef des actions canadiennes. Il a commencé sa carrière dans le secteur des services financiers en 2000 en tant qu’économiste financier à Finance Canada avant de rejoindre la Banque Scotia où il a occupé divers postes, notamment dans la gestion des risques de crédit d’entreprise. Depuis août 2008, il a occupé divers postes à responsabilités croissantes au sein de Placements CI, en commençant par l’équipe des prêts à haut rendement et à effet de levier en tant qu’analyste des investissements, avant de devenir gestionnaire de portefeuille. En 2016, il a rejoint l’équipe des actions en tant que gestionnaire de portefeuille spécialisé dans les infrastructures et l’immobilier. Il gère des actifs dans une variété de mandats nationaux et internationaux, y compris les fonds d’actions canadiennes et équilibrés, les fonds de revenu et de dividendes, et les infrastructures et les actifs réels. Kevin est titulaire d’un baccalauréat de l’Université St. Mary’s, d’un MBA de l’Université Dalhousie et d’une variété de titres professionnels, y compris une Futures Licensing et une Options Licensing, et est titulaire d’un titre de CFA. Il a reçu diverses distinctions professionnelles, notamment le prix Lipper du meilleur fonds d’infrastructure au Canada pour chacune des années 2019, 2020 et 2021, et le prix « Top Gun » de Brendan Wood, décerné par les professionnels canadiens des services financiers.